Favoriser l'épanouissement
Dernière mise à jour : 8 sept.

Priver « d’air, de lumière et d’espace » un végétal.
Larousse1
J’aime bien cette définition du mot étouffer dans le Larousse. Pourquoi ce mot ? J'écris présentement sur la voix - la voix que l'on projette et la voix intérieure ou l'intuition - et sur comment on apprends à l'étouffer pour se conformer. Puisque j'aime lire la définition des mots (oui, oui, le dictionnaire est un livre que j'apprécie), celle-ci m'a semblé la plus à propos car, ce qui m'a particulièrement plu, c'est l'aspect environnemental soit la lumière et l'espace.
Priver une plante de lumière et d'espace, nuit d’abord à sa croissance, pour ensuite la priver de ses couleurs et de son épanouissement et inévitablement, ce végétal finit par flétrir et mourir. Toutefois, il meurt lentement, dans une lente agonie. Nous, humains, ne sommes pas des végétaux, mais nous avons tout autant besoin d’air, de lumière et d’espace pour croître. Sans air, la vie physique s’arrête au bout de quelques minutes, mais sans lumière ou sans espace nous ne mourrons toutefois pas d'emblée. L'absence d'espace peut être physique, mais il peut tout aussi bien être psychologique. Par exemple, l'absence d'intimité à l'adolescence, l'absence du respect des limites qu'un enfant tente de mettre ou l'absence d'espace pour être entendu - être réduit au silence - sont différentes exemples d’un étouffement psychologique. Il se limite au diamètre de notre boîte crânienne, mais puisqu’il se situe précisément dans notre cerveau, là où siège notre perception de la réalité, il a des répercussions bien au-delà de son diamètre.
La plante vit dans certaines conditions ou meurt alors que, soyons honnête, chez l'humain, on s'adapte. C'est bien là la limite de la comparaison, mais est-ce que l'adaptation est synonyme d'épanouissement ? Bien sûr que non! La théorie de Darwin le dit bien, on s'adapte pour survivre. Il n'est pas question d'épanouissement à ce stade. Plus on s’éloigne de la survit, plus on vit. L'épanouissement est donc le privilège des privilégiés de ce monde.
« Quand une fleur ne fleurit pas, on corrige l'environnement dans lequel elle pousse. Pas la fleur. » - Paulo Amaro (supposément)
Paradoxalement, c’est rarement ce que l’on s’attend d’un humain. On va plutôt lui demander de s’adapter. L’isolement forcé lié à la pandémie a démontré que l’humain a des limites en terme de capacité d’adaptation et que son besoin d’espace et de lumière est vitale autant à sa survie qu’à son épanouissement. Plusieurs statistiques démontrent la hausse marquée du taux de dépression au courant de cette période. Ça signifie que si, plutôt que d’exiger aux gens de s’adapter afin qu’ils restent dans leurs cases au sein de l’organigramme des structures sociales (modèle hiérarchiques et pyramidales), l’environnement - autant privé que public - s’adaptaient à eux, l’humain s’en trouveraient nurtured, pouvant ainsi être et exister librement (modèle collaborative et circulaire).
Le quietquitting est en quelque sorte ce refus de rester dans sa case ou ce refus d’adhérer à l’idée des hiérarchies, refuser de faire plus dans l’idée d’avoir éventuellement plus afin de gravir les échelons imaginaires d’une structure qui ne les représente pas réellement. La rétention passe par l’écoute, un réel changement dans la culture du travail afin de redonner aux gens l’espace et la lumière qu’ils ont besoin pour s’épanouir.